Écran social

Sexual Revolution - Johanna Demetrakas / Lionel Soukaz / Jack Smith

mercredi 19 décembre 2007 à 20h

projections suivies d’une discussion.

en présence de Lionel Soukaz
programmation et présentation de la séance par Kantuta Quiros et Aliocha Imhoff de l’association Le peuple qui manque.

Womanhouse de Johanna Demetrakas (1974, 47 min, couleur)

« En 1972, fût créée une exposition dont on a beaucoup parlé : « Womanhouse ». Sous la direction de Faith Wilding, Miriam Shapiro, Judy Chicago qui devinrent des figures majeures de l’art féministe dans les années 70 et 80 (...), vingt-quatre femmes aménagèrent une maison à Los Angeles. L’espace domestique devenant espace d’exposition, la distinction entre public et privé disparaissait et les conventions régissant la représentation volaient en éclats ; la salle de bain et la maison de poupée devenaient des espaces d’exposition « appropriés » à l’art féministe. « Womanhouse » encensait ce qui était considéré comme trivial : les produits de beauté, les tampons hygiéniques, le linge de maison, les bonnets de douche et les sous-vêtements devenaient des matériaux hautement artistiques. Tous les médias s’y intéressèrent, en réalisant souvent des reportages à sensation ; l’exposition apportait la preuve que l’art féministe avait un public nombreux et passionné » Peggy Phelan, Art et Féminisme, éd. Phaidon.

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Womanhouse (extrait)
de Johanna Demetrakas

Womanhouse est un documentaire historique prodigieux sur l’un des événements culturels féministes les plus importants des années 70 aux États-Unis. Il ne se limite pas à être le témoin de plusieurs performances fameuses telles Waiting (Attente) de Faith Wilding ou Cock and cunt play (La pièce de la bite et de la chatte) de Judy Chicago, ainsi que des différentes pièces de l’exposition-maison Nurturant Kitchen (Cuisine nourricière), Menstruation Bathroom (La salle de bains des règles), Nightmare Bathroom (La salle de bains des cauchemars) ou encore de l’installation Linen Closet (Placard à linge), mais retrace également les ateliers de prises de conscience collectives, les interactions avec le public, et toute l’énergie de cette époque.
Kantuta Quiros et Aliocha Imhoff
Le Peuple qui manque

La marche gay de Lionel Soukaz (13’, 1980)
En présence du réalisateur

La marche gay, c’est un sol qu’on foule : le sol de Washington. La Maison Blanche et le Sénat sont sûrement vides quand des milliers de gays et lesbiennes défilent pendant la Gay Pride de 1979 devant leurs grilles avec Guy Hocquenghem, Kate Millet et Allen Ginsberg, à la fois acteurs et spectateurs de leur propre révolte. De leur propre espoir : que finisse enfin la répression.
« Lionel Soukaz est un auteur rare. Il filme sans tabou, sans concession. Enfant de mai 68, il est celui de la libération sexuelle, du plaisir de vivre avec excès ses désirs, la drogue, le sexe. Témoin sensible de son temps, celui qui filme ses amis, Guy Hocquenghem, Copi et les autres moins célèbres, filme aussi la tragédie du sida, des réunions d’Act Up aux murs blancs de l’hôpital. Pour parler de son style, son ton, son ami, le philosophe René Schérer, évoque « une vitalité désespérée », Nicole Brenez, combattante du cinéma expérimental, qualifie son cinéma "d’éros politique". » Aude Lavigne, France culture, 2002

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La marche gay (extrait)
de Lionel Soukaz

Flaming Creatures de Jack Smith (1963, 45min, Etats-Unis) (sous réserve)

Jack Smith est une des figures marquantes du cinéma underground américain. Sa notoriété et son importance dépasse le cercle du cinéma expérimental, dans la mesure où il a influencé de manière prépondérante par ses performances, le théâtre américain de la fin des années 60. Flaming Creatures déclencha dès ses premières projections l’ire de la censure aux États Unis et il fût longtemps interdit (Jonas Mekas et Ken Jacobs furent arrêtés en 1964 pour avoir voulu le présenter publiquement).
Flaming Creatures est tourné sur du 16 mm périmé. Un film rare et réputé pour son aspect novateur et choquant. Un film sexuel et sexuellement déviant où se mêlent orientalisme, vampirisme, tremblement de terre et travestis dans une quasi unique séquence d’orgie dionysiaque. Censuré pour son caractère pornographique le film tire pourtant plus du côté de la tragédie grecque. Ginsberg en saluait la libre expression artistique et sa propension à la dissidence. (Cinémathèque de Toulouse)

*Voir l’article de Yann Beauvais.

Informations

Une collaboration entre la Maison populaire, le cinéma Le Méliès et l’association Le Peuple qui manque (www.lepeuplequimanque.org).

Les séances ont lieu à 20 heures. Pour des raisons relatives à la disponibilité du film, vérifier qu’elles ont bien lieu, ainsi que l’horaire qui peut varier selon la durée de la projection, auprès du cinéma Le Méliès 01 48 58 90 13.

Pour la projection un droit d’entrée est perçu :
- tarif plein : 5,50 euros
- tarif carte passion et - de 25 ans : 4,35 euros
(réservé aux Montreuillois, aux habitants du 20e arrondissement, et aux adhérents Renc’Art munis de leur carte, chômeurs)
- carnet de 10 places : 39 euros

La rencontre a lieu ensuite, l’entrée y est libre et gratuite dans la limite des places disponibles.

Au cinéma Georges Méliès Centre commercial M° Croix-de-Chavaux (ligne 9) 93100 Montreuil

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