Exposition

It’s gonna rain, dans le cadre du cycle Neutre Intense

jusqu’au 13 décembre 2008

exposition du 1er octobre au 13 décembre

Commissaire Christophe Gallois
Artistes : Aurélien Froment, Ryan Gander, Raymond Hains, Lisa Oppenheim, Evariste Richer, Josef Strau, Lawrence Weiner

It’s Gonna Rain est le troisième et dernier volet d’un cycle d’expositions explorant la possibilité d’un paradoxe : l’intensité du neutre. Cette idée réfère à une série de cours, intitulée Le Neutre, donnée par Roland Barthes en 1978. Aux connotations de « grisaille, de neutralité, d’indifférence » habituellement associées à cette notion, Barthes oppose l’idée d’un neutre pouvant renvoyer à des états « forts, intenses, inouïs. »

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Ryan Gander
Travelogue Lecture (with missing content), 2001
Double projection de diapositives, coussins
Courtesy Store Gallery, Londres
et Collection Kadist Art Foundation, Paris

Cette troisième exposition s’intéresse plus précisément à l’émergence d’un sens qui se dessine entre les lignes, de l’association d’éléments hétérogènes. S’attachant à déjouer le « binarisme implacable », la logique oppositionnelle sur laquelle la construction du sens s’appuie habituellement (masculin/féminin, oui/non, etc.), Barthes postule avec le neutre un sens se développant sur le modèle « des débordements, des empiètements, des fuites, des glissements, des déplacements, des dérapages. »

Le titre de l’exposition est emprunté à une œuvre du compositeur américain Steve Reich. It’s Gonna Rain (1965) consiste en le jeu répétitif de deux boucles sonores identiques – les mots « it’s gonna rain » prononcés par un prêcheur enregistré dans la rue – sur deux lecteurs différents, jouant avec le léger décalage de vitesse entre les appareils pour créer des combinaisons rythmiques infinies. L’œuvre rappelle la description de ce que Barthes, au sujet des films d’Eisenstein, décrit comme « le troisième sens », un sens « qui vient ‘en trop’, […], à la fois têtu et fuyant, lisse et échappé. »

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Joseph Strau
Lamp for the Arcadia Diary, 2007
domestic floor lamp, brass, plastic, two bulbs, ribbon, steel, concrete, wire, photocopied wall text
157 x 57 x 50 cms, 61 3/4 x 22 1/2 x 19 5/8 ins
VG-STRAJ-00010

Dans l’exposition, plusieurs œuvres s’articulent autour de ce sens qui émerge dans l’entre-deux. Story Study Print (2004) de Lisa Oppenheim est une installation comportant deux projections 16mm. Un premier film nous fait lire les textes extraits de posters d’alphabet utilisés dans les écoles noires-américaines dans les années 1970 – de « A is for Afro » à « Z is for Zip » en passant par « R is for Revolution » ou « S is for Soul Sister » –, tandis que l’autre projection présente des images qui semblent illustrer ces phrases. Les deux projecteurs ne sont cependant pas synchronisés et la relation entre images et textes change continûment, créant de nouvelles lectures et associations entre les éléments.

L’installation Travelogue Lecture (with missing content) (2001) de Ryan Gander consiste en une double projection de diapositives issues d’une conférence antérieure et dont le contenu, à savoir les images, a été retiré. Seules subsistent les montures vides des diapositives, et la projection, que le spectateur est invité à contempler installé sur une pile de coussins, se résume à la conversation entre les deux séries de formes géométriques lumineuses. Cette tension entre disparition et multiplication du sens se retrouve dans les deux œuvres d’Evariste Richer : Le Monde immaculé (2004) et Le Monde maculé (2004) sont deux versions du quotidien Le Monde, l’une vierge de tout encre, l’autre saturée d’encre noire.

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Lisa Oppenheim
Story, Study, Print, 2005
Installation, double projection 16mm
Courtesy de Harris Lieberman Gallery, New York,
Galerie Juliette Jongma, Amsterdam,
et Store Gallery, Londres

La vidéo L’Adaptation manifeste (2008) d’Aurélien Froment, co-produite par la Maison populaire et le Parc Saint-Léger, prend comme point de départ une série de séquences cinématographiques mettant en scène des personnages en train de lire dans différentes positions. Chaque situation a été rejouée par une actrice dans un environnement blanc, sans décor. La vidéo s’intéresse aux bribes de narration qui se déploient au fil des séquences et fonctionne comme un répertoire de la figure du lecteur telle qu’elle apparaît dans le film de fiction.

Les œuvres de Josef Strau, parmi lesquelles Lamp for the Bad Conscience (2007) ou Lamp for the Arcadia Diary (2007) explorent la manière dont le medium du texte peut référer au medium tridimensionnel de l’exposition. Ces œuvres sont des objets hybrides créés en assemblant différents types de lampes avec des textes dactylographiés sur des supports variés, tels que des posters ou des étiquettes. Ces éléments textuels sont attachés ou collés aux abats-jours, liés aux pieds des lampes, placés au mur ou sur le sol, en relation aux lampes. La pratique de Josef Strau propose une tentative de spatialiser les actes d’écriture et de lecture, développant ce qu’il nomme des « espaces narratifs » et explorant l’espace entre les mots comme espace d’émergence du sens.

Ressources

  • Télécharger : Dossier de presse (PDF – 133 kio)
  • Informations

     Pour tous renseignements : Adélaïde Couillard Bach, Coordinatrice

    Evénement :
    Mercredi 19 novembre à 19h : lancement du catalogue Neutre intense
    En la présence d’artistes et d’auteurs ayant participé à la publication et aux
    expositions.

    Novembre-décembre 2008
    L’exposition ( ), second volet du cycle d’expositions à la Maison populaire, est reprise à la Carl Freedman Gallery à Londres.
    Avec Armando Andrade Tudela, Morgan Fisher, Guillaume Leblon, Sol LeWitt, Florian Pumhösl, Evariste Richer, Raphaël Zarka.

    Précédentes expositions
    MITIM
    9 janvier - 29 février 2008
    Artistes : Jason Dodge, Chloé Dugit-Gros, Morgan Fisher, Ryan Gander, Mario Garcia Torres, John McCracken, Laurent Montaron.

    ( )
    12 mars - 21 janvier 2008
    Artistes : Armando Andrade Tudela, Morgan Fisher, Guillaume Leblon, Sol LeWitt, Florian Pumhösl, Evariste Richer, Raphaël Zarka.

    Pour tous renseignements : Adélaïde Couillard Bach

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