Psychanalyse

Qu’est-ce que désirer ? De l’analyse du concept au concept pour le psychanalyste

mardi 24 octobre 2006 à 20 h

par Pierre-Henri Castel, psychanalyste, philosophe

« Désirer » a de nombreux sens dans des phrases très variées. Parle-t-on du même désir lorsqu’on dit : « Si c’est ça ce que tu désires, prends-le... », « C’est toi que je désire, personne d’autre », « Je désire que tu m’écoutes bien attentivement », etc. ? Et si on ne parle pas tout à fait des mêmes choses, pourquoi emploie-t-on le même mot ? Ce genre de nos usages ordinaires de la notion conduit à se demander si le désir est « dans » les mots qui le nomment, ou plutôt « entre » les mots ? Y a-t-il donc des représentants, des signes, voire des signifiants du désir ? Ou surtout pas ? Et qu’est-ce que c’est, alors, pour le désir, que d’être sensible « entre » les mots ? Concept central pour la psychanalyse, le désir n’y devient enfin un concept que dans la mesure où il répond à ce genre de difficultés, autrement, quand le concept psychanalytique capte avec précision ce qui se dit, ou se sous-entend, et qui opère dans le discours - éventuellement à l’insu de tous. Mais capter cela, est-ce possible, et comment ? C’est à ce genre de clarifications conceptuelles préalables que je propose de consacrer un moment, parce qu’elles sont au fondement de toute théorie sérieuse de la pratique de la cure.
P.-H. C.

Ce qui cause le désir

On croit savoir ce que l’on désire comme ce que l’on aime mais l’on se trompe ! Seul le fétichiste, qui perd ses moyens s’il ne possède pas telle chaussure de femme ou tel accessoire bien précis, a un aperçu lucide sur son désir. L’homme et la femme « normaux » errent : chacun parle de son « type » de partenaire, croyant désirer ses idéaux. Hélas ! Il leur faut souvent déchanter : la jeune fille bien élevée aime les « mauvais garçons » et l’intellectuel préfère les « bimbos » aux femmes savantes. La cause du désir, selon Lacan, est ce détail désirable dont nous ne voulons rien savoir mais qui nous mène par le bout du nez.
G. M.

Informations

La programmation du cycle est proposée par Geneviève Morel, psychanalyste, conseillère à Savoirs et clinique, revue de psychanalyse. Dernières publications : Clinique du suicide éd. ERES, 2002 ; Ambiguïté sexuelles-Sexuation et psychose éd. Economica, 2000.

Entrée libre

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