Madame la baronne était plutôt maniérée, assez rococo et totalement baroque - Chapitre 2
Du 29 avril au 30 juin 2006
vernissage le 28 avril 2006 à partir de 19 h
Commissaire : Émilie Renard
Artistes : John Armleder, Jonah Freeman, Pierre Huyghe, Fiona Jardine, Lili Reynaud Dewar.
Le Chapitre 2 qui succède à l’Acte 1 précise encore le portrait de Madame La Baronne de Mira Phalaina, figure polymorphe et lunatique. L’hypothèse d’un portrait en trois expositions qui traitent de styles artistiques comme de traits de caractère suppose qu’elles entretiennent une relation privilégiée avec la Baronne, comme si chacune d’elles était le reflet d’un état d’âme particulier. De ce point de vue, le Chapitre 2 se chargerait des tonalités ternes d’une mélancolie passagère.
Ici, une Furniture Sculpture de John Armleder (1982), composée d’une chaise, d’un guéridon et d’une pièce de formica en forme de haricot. Cet objet en faux-marbre est accroché au mur jouant alors le rôle d’une peinture et donnant au reste une raison discrète pour être là, en accompagnement. Cette sculpture d’ameublement est régie par un principe décoratif et un goût pour l’harmonie colorée. Version élégante de meubles de bistrot, elle associe l’aspect trivial et accidentel d’objets trouvés à celle, plus élective, d’une composition picturale raffinée qui résisterait à toutes circonstances. L’exposition, dans son ensemble pourrait fonctionner sur un mode similaire à celui de cette œuvre : elle s’annonce comme un système élaboré mais intègre en sous main des décisions esthétiques arbitraires dominées par certains penchants naturels de la Baronne.
Et ici, Jonah Freeman construit un élément architectural directement extrait de « The Franklin Abraham », un édifice en croissance exponentielle à l’échelle d’une cité monde. Il s’agit d’une place publique récemment vandalisée où subsistent sculptures et affiches à l’effigie des deux entreprises dominantes (productrices de sodas et de chaussures). Cette œuvre génère une extension à cette immense fiction protéiforme, autrement dit, une actualité.
Là, autre prolongement d’une fiction devenue historique, celle de Miss General Idea présente dans l’Acte 1. En lieu et place du « Blueprint for Tomorow » de 1974 qui fixait l’érection du Pavillon de Miss General Idea à la date de 1984 et présentait cependant un plan d’architecture vide, Pierre Huyghe fait de cette feuille de papier, le blueprint vierge, un origami. Ce nouveau volume précise une architecture à facettes et prolonge le projet de General Idea en la maquette d’un pavillon à venir.
Et là, Fiona Jardine, utilisant une technique de papier mâché et réadaptant celle, typiquement maniériste héritée du XIX° qui consistait à décorer le mobilier de jardin de moulages naturalistes, propose une sombre structure en forme de diamant fragile aux reliefs feuillus.
Et encore là, faisant subir un processus de dégradation à « Chapel of love and loathing in lost vagueness », présentée lors de l’Acte 1, Lili Reynaud Dewar reprend cette forme pyramidale, cette fois fragilisée et réduite, en bois brûlé percé d’un large trou, la transformant en un meuble totémique à échelle domestique pour un culte non identifié.
Portfolio
Ressources
Informations
Visites commentées gratuites de l’exposition tous les jeudis à 19h.
Inscription à l’accueil de la Maison Populaire ou au 01 42 87 08 68