Exposition

Suites

du 24 avril au 15 juillet 2004

Une exposition du collectif « Des territoires » : Florence Balboni, Odile Devouge, Patrick Faigenbaum, Lukas Hoffmann, Anaïs Masson, Anissa Michalon, Ludovic Michaux, Marc Pataut, Maxence Rifflet, Nathalie Ripoll, Claire Soton et Claire Tenu.
Graphisme : Julien Boitias.

Après Montreuil, un carte figurée, images d’un territoire et Montreuil. Points et distances, le collectif Des territoires vous invitent aujourd’hui à venir découvrir trois procédures, trois exemples ou formes de travail que peut revétir une rencontre autour d’un projet en collaboration avec des habitants.
L’ensemble du collectif présentera également l’actualité des propositions engagées à Montreuil à travers les documents, les rencontres et les questions qui alimentent le travail.

Le collectif Des territoires travaille depuis avril 2002 sur un projet d’intervention dans l’espace public de la ville de Montreuil, prévue pour la saison 2004-2005. Une première étape a été consacrée à une enquête et une réflexion sur le territoire de la ville. Ce travail, étalé sur plus d’une année, a permis de définir six thématiques qui interrogent l’actualité de cette ville historique : les transformations du Bas-Montreuil, l’héritage communiste, le pavillonnaire, les murs à pêches et les Roms, l’enseignement, la communauté malienne. Plutôt que de se limiter à un traitement documentaire de chacun de ces thèmes, le groupe d’artistes a mis en place, à partir de septembre 2003, des collaborations avec des habitants, associations, entreprises, établissements scolaires. Dans le centre d’art, une série d’expositions permet de présenter certains travaux antérieurs des artistes impliqués dans le projet et des éléments du travail en cours, au rythme de leur élaboration. Ces expositions préfigurent l’intervention dans la ville pour la saison 2004-2005.
L’exposition Suites présente une nouvelle étape du travail en cours. Comme les expositions précédentes, elle est pensée comme un laboratoire d’expérimentation de formes, qu’il s’agisse de formes de présentations des images, de typographies, ou de mise en espace. Une partie de l’exposition donne à voir l’avancée du processus à travers un montage d’images, de documents et de questions qui alimentent le travail. Si les collaborations mises en place avec les habitants prennent des formes différentes (ateliers, entretiens, portraits), l’enjeu pour l’ensemble du groupe de travail est de réaliser des images en écho à la parole des habitants. C’est ce que présente l’autre espace d’exposition à travers une tentative de montage de dix tableaux photographiques.

L’héritage du communisme
Montreuil est une municipalité communiste depuis 1935. Ludovic Michaux poursuit son enquête sur l’inscription de l’imaginaire communiste sur le territoire de la ville - toponymie, monuments, évènements commémoratifs - et sur les archives du Musée d’Histoire vivante qui conserve notamment tous les objets offerts par les délégations étrangères à la municipalité.

Les transformations du Bas-Montreuil
Florence Balboni et Nathalie Ripoll ont engagé un travail avec des salariés d’Air France qui vient de s’installer dans le quartier. Quel usage les salariés ont-ils de ce territoire ? Quelles sont les relations qu’entretiennent les habitants du Bas-Montreuil avec les salariés des nouvelles entreprises ? Parallèlement, elles ont rencontré des habitants du quartier qui vivent la tension de ce quartier, entre lieu d’habitation et installation massive d’immeubles de bureaux.

La communauté Malienne
La première communauté malienne d’Île-de-France est à Montreuil. Tout en poursuivant le travail engagé depuis février 2003 avec l’atelier couture de l’association des femmes maliennes de Montreuil, Anissa Michalon et Claire Soton ont engagé une production d’images avec des individus. Photographies et dessins participent de la construction d’une représentation fondée sur des récits autobiographiques traversés par l’imaginaire des migrants.

L’enseignement
Au lycée Jean-Jaurès, Maxence Rifflet a obtenu une salle de travail permanente qui accueille ses différentes activités avec des classes et un groupe d’élèves travaillant hors temps scolaire. Ce lieu de production d’images communes est aussi un lieu de débat sur les représentations de la ville. Chaque semaine, une image sort de l’atelier pour être montrée dans un cadre fixé dans un lieu de passage du lycée.

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Maxence Riflet
© Montreuil, mai 2004.

Le pavillonnaire
Après une période de réflexion sur la dialectique entre habitat pavillonnaire et grands ensembles, Claire Tenu recentre son travail sur un quartier spécifique du territoire de la ville. En bordure de Bagnolet, entre le haut du parc des Guilands et la rue de la Fraternité, se trouve une enclave traversée de sentiers desservant une quarantaine d’habitations, qui abritent des immigrés italiens et portugais, ou plus récemment yougoslaves. De la cabane de jardin au petit pavillon, toutes les formes d’habitat auto-construit sont condensées dans cet îlot quasi rural à cinq cents mètres du périphérique.

Les murs à pêches
Témoin du passé horticole de la ville, les murs à pêches permettaient de parfaire la qualité des cultures : ils restituaient la nuit la chaleur accumulée le jour. Des espaces demeurent. Habités, utilisés, entretenus, dégradés ou en friche, privés ou accessibles, délimités par de hauts murs rapprochés quand ils ne sont pas tombés, ils invitent par endroits à se frayer un chemin. Anaïs Masson et Odile Devouge proposent à des habitants d’élaborer des images - photographies et aquarelles - avec l’idée de dégager ensemble ce qu’est ce territoire autant à l’échelle d’une parcelle qu’à l’échelle de la ville.

Informations

Dans le cadre du projet Montreuil, des territoires, images, sur une idée de Jean-François Chevrier.
Coordination : Maxence Rifflet et Christophe Gallois (Maison populaire)

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