Marie-Jeanne Hoffner
mercredi 26 janvier 2011
mercredi 26 janvier : Marie-Jeanne Hoffner
Unfold
Montage : de 10 h à 19 h
Démontage : à 21 h
Marie-Jeanne Hoffner s’est rendu à la Maison populaire sans œuvre, sans objet, sans image. C’est l’architecture du centre d’art qui a constitué son matériau, qui ne se résumait pas pour elle à la seule délimitation d’un espace de monstration pour une ou des pièce(s) rapportée(s). Dans son sac, un appareil photo et un ordinateur, des instruments dont on peut penser qu’ils l’accompagnent systématiquement.
Avec le premier, l’artiste a arpenté méthodiquement les murs du lieu comme pour en effectuer la mesure. 700 photos ont ainsi été prises, relevés topographiques monotones et peu signifiants en eux-mêmes, puisqu’ils ne restituent que des surfaces blanches, des lignes, des angles, des dégradés de gris, et plus rarement des éléments identifiables (un radiateur, un tuyau).
Le second instrument, l’ordinateur, a servi pour le montage de 450 de ces images en une séquence d’animation qui reconstitue de façon légèrement saccadée la succession des cadrages de l’appareil photo arpentant la surface des murs. Unfold, le film qui en résulte, déplie progressivement l’espace dans lequel nous nous trouvons, perturbant en temps réel le rapport physique que nous avons avec lui. L’artiste fait apparaître le lieu avec l’image tout en le faisant disparaître dans l’image, dont l’abstraction provoque un déplacement et une perte de repère. Le petit film d’animation ne nous raconte pas où nous nous trouvons, il ne semble pas s’agir du même lieu, mais d’une percée vers un ailleurs topologique, dont l’effet est renforcé par le choix – contre-nature en vidéo – du format portrait qui rappelle la fenêtre.
Pourtant, il s’agit bien du même espace, qui boucle sur lui-même, à la manière d’une tautologie. Un espace dans lequel Marie-Jeanne Hoffner enchaine un temps de production et un temps de présentation, un temps de déplacement de son propre corps et de son objectif le long des parois et un temps de compilation de toutes les mesures relevées.
Ici et maintenant dans le centre d’art, Marie-Jeanne Hoffner propose l’expérience rare d’une mise en mouvement du cube blanc, qui reste d’ordinaire l’enveloppe statique et immuable des œuvres.