Maïder Fortuné / Matali Crasset / Valérie Jouve
du 1er au 31 octobre 2013
Ciné dans le salon #1
À l’occasion de la présence de l’artiste Maïder Fortuné dans l’exposition Le tamis et le sable 3/3 : la méthode des lieux, nous vous invitons à découvrir les œuvres de Valérie Jouve, de Matali Crasset et de Maïder Fortuné, où les corps et les sens sont mis au défi d’architectures complexes, réelles et imaginaires.
Hometrack 01/02 de Matali Crasset (animation)
Laisser son imaginaire s’échapper et faire une hypothèse de ville. Un interstice visuel, une pause en blanc laiteux, où naissent des formes quasi maison, des structures nées d’un simple pliage, des jeux d’origami moitié vision, moitié réminiscence du langage 3D. Rentrer dans la logique de chaque élément ou choisir une ballade dans un « jardin extraordinaire ».
Matali Crasset, née en 1965, vit et travail à Paris.
Elle est designer industriel de formation. Son projet le plus emblématique, la colonne d’hospitalité Quand Jim monte à Paris, illustre bien sa démarche : elle développe de nouvelles typologies articulées autour de principes tels que la modularité, la flexibilité, la générosité, l’hospitalité…
Son travail, qui s’est imposé dans les années 90 comme le refus de la forme pure, interroge notre cadre vie pour en faire un espace de mobilité et d’expérimentation.
Elle intervient dans des domaines aussi variés que le design industriel, le graphisme, la scénographie, l’architecture intérieure… elle a réalisé un hôtel à Nice, Hi, qui se propose comme une nouvelle expérience contemporaine.
Everything is going to be alright de Maïder Fortuné, (2003, 7’, couleur)
À l’intérieur d’un cube blanc, un corps quasi nu saute et rebondit inlassablement sur les trois parois de l’espace fermé. Le cube blanc qui semble repousser l’humain en même temps qu’il le retient est espace de suffocation. La répétition inlassable du saut (le son qui l’accompagne scande comme autant de coups) rend la promesse de sortie définitivement caduque. Au fur et à mesure, les effets de ralenti opèrent une bascule du regard, au-delà de la violente contrainte spatiale qui lui est imposée. Le corps semble faire l’expérience de son inaliénable créativité, proche et lointain, le point de croisée des possibles trajets, le point d’une immobile mobilité. Projet conçu lors d’une résidence à Toronto, Canada (programme à la carte de l’AFAA 2003).
Maïder Fortuné, née en 1973, vit et travaille à Paris.
Après avoir été formée à l’école de théâtre du mouvement Jacques Lecoq, puis étudiante au Studio National d’arts contemporains Le Fresnoy, elle se consacre à la performance et aux arts visuels.
Grand Littoral de Valérie Jouve, (2003, 20’, son couleur)
« Ce n’est pas dans l’idée de fiction ou de documentaire que je me suis posé la question du cinéma... Je pourrais parler de composition, de structure musicale des images ; c’est dans ce sens que ce film a pris, petit à petit, forme dans mon esprit. En effet, la musique permet d’aborder le réel avec des notions de pleins, de vides, de rythmes, de temporalités... J’ai toujours eu une relation à l’image qui se construit dans cette abstraction là, construisant toujours le réel. » Valérie Jouve
Valérie Jouve, née en 1964, vit et travaille à Paris.
Elle est anthropologue de formation. Avec la photographie, et ici pour la première fois la pellicule, elle construit des images « jouées » ou « performées » qui décrivent la théâtralité au cœur de notre société. Une multitude de personnages habitent ce film étrange, certains se rencontrent pendant que d’autres attendent. Tous cheminent sur des sentes, traversent des voies rapides, suivent les rails de chemin de fer. Tous suivent une voie qui leur est propre, sans s’embarrasser des axes routiers qui quadrillent ce territoire singulier, sur les hauteurs de Marseille, baptisé « Grand Littoral » par les aménageurs. Les voies de communication paraissent ici, paradoxalement, des freins aux déplacements des individus. Le ballet des personnages qui, tantôt coupent le champ de la caméra, tantôt sont suivis par elle, dessine une sorte de cartographie de l’usage quotidien et domestique de ces espaces mal définis. La précision de la mise en scène ouvre autant de pistes de récits qu’il y a de personnes. Au fil de leurs trajets, les habitants affirment leur maîtrise de ces lieux, produits d’un aménagement peu lisible, que l’on appelle zones périurbaines. Ils créent leurs chemins, inscrivant leurs propres histoires dans un décor de tragédie antique.
Informations
En partenariat avec le Conseil général de la Seine-Saint-Denis et sa collection départementale d’art contemporain.
Entrée libre.