Exposition

En fuyant, ils cherchent une arme 2/3 : des outils pour fêler

du 3 mai au 13 juillet 2018

Vernissage le mercredi 2 mai 2018 à partir de 18 h
Entrée libre

Commissaire en résidence : Stéphanie Vidal

Artistes : Neïl Beloufa (en résidence), Jonas Staal, Christoph Wachter & Mathias Jud
Scénographie : Studio Ravages

« Des outils pour fêler » se déploie à l’orée des mondes, dans les bords fragiles des espaces et des présents. Deuxième volet du cycle « En fuyant, ils cherchent une arme », l’exposition questionne ce que l’art peut localement. Pour ce faire, elle rassemble des dispositifs conçus par des artistes afin que des individus, des communautés, des peuples s’en emparent dans les temps qui précèdent les soulèvements ou suivent les révolutions. Ces œuvres, qui superposent formes politiques et formes plastiques, ont pour objet les communs infrastructurels. Elles cherchent à créer des lieux d’échange et des espaces critiques in situ ou en ligne. Se déployant autour d’architectures concrètes ou de systèmes informationnels, elles concentrent dans un ancrage hyperlocal des problématiques globales et montrent l’importance des réseaux de communication dans les nouvelles façons de faire assemblées, de penser les représentations et les représentativités.

Jonas Staal explore ces nouveaux agencements. Avec New World Summit, l’organisation artistique et politique qu’il a fondée, il conceptualise et construit des parlements alternatifs afin que puissent se rassembler des groupes qui sont actuellement exclus des processus démocratiques pour des raisons politiques ou légales. Ces trois dernières années, il a réalisé un projet en Syrie du Nord avec et pour la Démocratie Auto-Gérée de Rojava. Le Rojava est une région déclarée de facto autonome par des représentants kurdes, arabes, assyriens et d’autres minorités.

Wachter et Jud dévoilent les disparités de l’Internet et leurs mécanismes sous-jacents à travers les protocoles qu’ils conçoivent et ceux qu’ils contournent. Ainsi, ils favorisent des méthodes de communication alternatives aux systèmes majoritaires. Ils proposent des moyens pour éluder la censure en ligne et créent des noms de domaine premiers pour des groupes ignorés par les États-nations. Ils ont également développé un logiciel open source qui permet d’échanger localement si l’accès à Internet se trouve absent, restreint ou bloqué.

Neïl Beloufa prend souvent la représentation des systèmes de pouvoir comme thématique ; on la retrouve dans les deux vidéos qu’il présente. Pour l’une, il a rassemblé, dans des salles de réunion, des individus en leur donnant pour objectif de défendre les intérêts d’un pays attribué. Ils improvisent un argumentaire avec pour seule contrainte d’aboutir à une entrée en guerre. Pour l’autre, il a demandé à des étudiants chercheurs en mathématiques d’analyser les propos d’un groupe de jeunes, à l’autre bout du monde, a n de composer un algorithme qui pourrait prédire leur comportement.

Les œuvres en présence, traitant du pouvoir, de ses imbrications et de ses agencements, font toutes rapport aux dynamiques de la parole : qu’elle soit analysée, empêchée, mais aussi rodée, favorisée. Ainsi, il ne semble pas possible de penser un pouvoir sans observer comment il se dit, comment on l’évoque, ni sans prendre en compte les façons et intensités avec lesquelles il permet l’expression et conditionne le discours. Les prémisses d’une révolution résideraient, peut-être, d’abord dans la possibilité de dire un autre monde afin d’agir sur l’actuel. C’est ainsi que les propos des artistes sont mis en avant dans l’exposition via la multiplicité des langues permises par la traduction, la présentation d’interview vidéos et le recours à la citation dans les feuilles de salles.

La scénographie fait écho à ce désir de donner la parole en offrant de l’espace ; un espace qui invite l’autre dans le présent et qui est empli de promesses. Chacune des trois zones dessinées par le centre d’art est dévolue à un artiste. Le sol est pensé pour être une aire engageant au jeu. Le mobilier en bois, superposant les strates, fait place et convie au changement des points de vues. Les cartels en tissus convoquent des images clandestines : la fragilité d’un campement, le déroulement d’un parchemin, le début d’un drapeau. Alors, peut-être, la révolution serait le fait d’être ensemble tendu.e.s vers le moment où un pouvoir n’est plus et un autre n’est pas encore ; et de tenter, s’il advient, de prolonger cet instant.

JPEG - 91.8 kio
New World Summit - Rojava
La Démocratie Auto-Gérée de Rojava et le Studio Jonas Staal, 2015 - 2018,
Courtesy de la Démocratie Auto-Gérée de Rojava et du Studio Jonas Staal

Articles de presse

Usbek & RicaPoint Contemporain


Autour de l’exposition

RENCONTRES

 Lundi 16 avril 2018 à 20h30
OCCIDENTAL Neïl Beloufa (France, 2017, 1 h 13)

Projection suivie d’un échange avec Neïl Beloufa qui présentera son projet de résidence de création artistique à la Maison populaire.

Au cinéma Le Méliès

 Samedi 5 mai 2018 de 13 h à 19h
RANDOTRAM
Maison populaire - Palais de Tokyo
La RandoTram est une promenade qui invite les amateurs d’art à visiter deux expositions en cours dans les lieux du réseau, en les rejoignant à pied. Cette fois, la balade conduira les randonneurs depuis la Maison populaire jusqu’au Palais de Tokyo où les attendent, à chaque fois, une visite guidée. Le rendez-vous est donné à 13 h à la Maison populaire pour découvrir « Des outils pour fêler », une proposition de Stéphanie Vidal incluant une œuvre de Neïl Beloufa ; ils sont respectivement commissaire et artiste en résidence pour l’année 2018 dans le Centre d’Art. À l’arrivée, estimée vers 18 h, sera présenté aux randonneurs « L’ennemi de mon ennemi », le projet de Neïl Beloufa au programme de la nouvelle saison du Palais de Tokyo « Discorde, fille de la nuit ». En présence de Stéphanie Vidal.
Inscriptions obligatoires et déroulé du parcours
Renseignements : Taxitram / 01.53.34.64.43
Tarif unique : 5 €, comprenant les entrées et visites accompagnées. Les repas éventuels sont à la charge des participants.

 Vendredi 1er juin 2018 à 20 h
« PEUPLES, RÉSISTANCE / INSURRECTION »
Rencontre - Conférence
Avec Gérard Bras, Philosophe, président de l’université populaire des Hauts de Seine et ancien directeur de programme au Collège International de Philosophie (2001-2007).
Dernière publication : Les voies du peuple (2018, éditions Amsterdam).
À la Maison populaire
Réservations conseillées par téléphone au 01 42 87 08 68
Entrée gratuite dans la limite des places disponibles

 Vendredi 8 juin 2018 de 20 h à 22 h
« LE LIVRE DES PLACES »
Rencontre - Débat
En présence de Mathieu Larnaudie (éditeur et contributeur, membre du collectif Inculte) et Valérie Gérard (contributrice, philosophe). Le Livre des Places rassemble des textes sur ces espaces publics qui ont, au cours des vingt dernières années, accueilli, rassemblé, excité, essoufflé ou ravivé des élans de contestation populaire. Leur nom, République, Tahrir ou Taksim, est devenu synonyme d’événements passés et d’autres à venir, portés par l’espoir invariant de trouver de nouveaux possibles politiques. N’étant pas exhaustif dans sa géographie des soulèvements récents, Le Livre des Places est à l’image de la révolte, il « fait signe vers ce qui manque ».
À la Maison populaire
Réservations conseillées par téléphone au 01 42 87 08 68
Entrée gratuite dans la limite des places disponibles

 Vendredi 15 juin de 19 h 30 à 22 h
PORTUGAL-ESPAGNE-MONTREUIL
Dans le cadre de sa résidence, Neïl Beloufa propose un événement artistique et participatif à l’occasion de la retransmission du match Portugal-Espagne, rencontre attendue de la deuxième journée de la phase de groupes de la Coupe du monde de football.

Les Écrans philosophiques de Montreuil - Tapei
Le cycle des Écrans philosophiques est conçu par la Maison populaire et organisé avec le Collège international de philosophie en collaboration avec Le Méliès (Montreuil).

« Résistances et révolutions »
En corrélation avec le cycle d’expositions du centre d’art intitulée « En fuyant, ils cherchent une arme » proposé par Stéphanie Vidal, curatrice invitée à la Maison populaire en 2018.

 Jeudi 12 avril 2018 à 20 h 30
« Quand le rire s’efface »
Film : Danton d’Andrzej Wajda (Polonge-France, 1982, 2 h 15)
Présenté par Anne Kupiec, professeure de sociologie française à Paris VII.

 Jeudi 17 mai 2018 2018 À 20 h 30
« La mémoire obstinée »
Film : Chili, la mémoire obstinée de Patricio Guzman (Film documentaire, France 1996, 56mn).
Présenté par Valérie Gérard, directrice de programme au CIPh (Collège International de Philosophie).

Au Cinéma Le Méliès à Montreuil
Informations par téléphone : 01 48 70 69 13
Le prix de la séance, conférence comprise : Plein tarif, 6 euros / Tarif réduit, 4 euros (moins de 26 ans, allocataires des minima sociaux, demandeurs d’emploi, retraités, porteurs d’un handicap (+ place gratuite pour un accompagnateur)

Parcours en famille
 Samedi 26 mai de 14 h 30 à 16 h
 Samedi 16 juin de 14 h 30 à 16 h

Portfolio

Ressources

  • Dossier de presse (PDF – 5 Mio)
  • Informations

     Entrée libre
     Accessible aux personnes à mobilité réduite
     Horaires d’ouverture : le lundi de 14 h à 21 h ; du mardi au vendredi de 10 h à 21 h. Le samedi de 10 h à 16 h 30.
    Fermé les dimanches, jours fériés et vacances scolaires.


     Visites commentées gratuites :
    * Individuels, sur demande à l’accueil
    * Groupes et formule « Parcours en famille », sur réservation par téléphone au 01 42 87 08 68 ou par mail à la mediation.


    Avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication - DRAC Île-de-France, du Conseil régional d’Île-de-France, du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis et de la Ville de Montreuil.
    Avec la participation du DICRéAM.

    Partager