Nicolas Simarik
vendredi 21 janvier 2011
vendredi 21 janvier : Nicolas Simarik
Passage de témoins
Montage : de 10 h à 10 h 30
Démontage : de 20 h 30 à 21 h
Convoquer une métaphore du processus en cours pour la détourner, c’est la proposition de Nicolas Simarik pour la troisième journée d’exposition. D’une certaine manière, il nous rappelle que Plutôt que rien : démontage ressemble à une course-relais avec 45 coureurs, et autant de passages de témoin d’une œuvre à une autre, d’un jour à l’autre. Mais les témoins qu’il met en jeu dans l’espace du centre d’art, de véritables ustensiles sportifs commandés sur internet, ne sont pas seulement mis en circulation, comme il se doit, entre les visiteurs qui traversent le lieu. Elégants cylindres d’aluminium colorés, ils deviennent les éléments d’une grammaire plastique minimale (mais très drôle) à partir de laquelle il expérimente de multiples formules inspirées par l’espace et ses attributs mobiliers et immobiliers : prises électriques, ampoules, caméra, tapis de sol, guidon de trottinette, un balai et sa pelle, porte, mur, les mains de l’artiste, etc. sont ainsi augmentés, aidés, défonctionnalisés, refonctionnalisés par toute une succession de greffes éphémère, évoquant ici ou là les souvenirs d’œuvres de l’histoire récente : Filliou et sa joconde dans l’escalier, Cadere et son bâton migrateur, Don Judd et ses étagères, ou même, au cinéma, Tim Burton et Edward aux mains d’argent. La métamorphose du lieu semble ne devoir jamais s’arrêter, exercice jubilatoire à partir de presque rien, mais qui convoque de multiples registres, jusqu’à l’érotisme dérisoire d’une cimaise en érection.
La métaphore du témoin de la course-relais interroge : qu’est-ce qui transite d’un jour à l’autre ? Quelle permanence ce témoin transporte-t-il avec lui lorsque ses porteurs, eux, changent ? Que serait le témoin dans Plutôt que rien : démontages ? Nicolas Simarik ne donne aucune réponse, mais son intervention foisonnante et pleine d’humour dialogue avec l’esprit des lieux.